Page 05 – L’année où Jésus est devenu Dieu

Nous sommes maintenant au 4em siècle:

Après le départ de Jésus (paix sur lui), l’Église chrétienne primitive a connu une croissance rapide, mais a également été confrontée à d’importantes divisions internes sur des questions théologiques. Au 4em siècle apr. J.-C., les débats sont devenus plus intenses, notamment concernant la nature de Jésus et la doctrine de la Trinité telle que nous la connaissons aujourd’hui (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). Le rôle de chaque personne n’était pas clairement défini, ce qui a conduit à des disputes théologiques, en particulier sur la nature du Fils. Ces désaccords ont provoqué des divisions et ont commencé à menacer sérieusement la stabilité de l’Empire romain. La question centrale qui divisait les croyants était la suivante : Jésus est-il Dieu ou non ? Par conséquent, est-il divin ou simplement humain, comme les autres prophètes qui sont venus avant lui? Après tout, Jésus n’avait jamais proclamé, ne serait-ce qu’une seule fois, qu’il était Dieu lui-même.

Les deux principales théories théologiques qui ont persisté durant cette période troublée étaient l’arianisme et la position d’Athanase :

  • La théorie d’Arius :

Arius, un prêtre qui a développé la doctrine Arienne, affirmait qu’il y avait un temps où Jésus n’existait pas, et que seul Dieu le Père existait. Par conséquent, Jésus le Fils n’était pas coéternel avec le Père, car il était un être créé, né d’une femme, distinct de Dieu le Père. Il croyait que si Jésus était élevé au rang divin de la même manière que Dieu, cela compromettrait le monothéisme absolu, qui est au cœur de la foi chrétienne. Cette vision est la plus proche de celle de l’islam, selon laquelle Dieu n’a pas d’égal ni de partenaire, le pur monothéisme.

Sa théorie était soutenue par des figures importantes de l’Église qui étaient d’accord avec lui, telles que l’évêque Eusèbe de Nicomédie, l’évêque Eusèbe de Césarée, l’évêque Théognis, l’évêque Ursace de Singidunum, l’évêque Valens de Mursa, l’évêque Macedonius de Constantinople, pour n’en nommer que quelques-uns. Ils croyaient tous que Jésus ne pouvait pas être divin de la même manière que Dieu, car il était un être créé.

  • La théorie d’Athanase :

La théorie d’Athanase, bien que très dure à comprendre, même jusqu’à aujourd’hui, soutenait que Jésus avait toujours existé avec Dieu depuis le commencement du temps, que Jésus n’était pas né de la manière dont les humains naissent, car Il est éternel et incréé, étant de la même essence que le Père. Dans son ouvrage De l’Incarnation, Athanase affirme que Jésus, le Fils de Dieu, existait avant le temps et était la Parole éternelle. Bien que la naissance humaine de Jésus à Bethléem ait été un événement réel, c’était le moment où la Parole éternelle assuma un corps humain, et non un début de Son existence. Ainsi, la divinité de Jésus est éternelle, et Son incarnation fut un acte unique de Dieu entrant dans l’histoire humaine pour être sacrifiée plus tard sur la croix afin de permettre le pardon de nos péchés.

Au concile de Nicée en 325 apr. J.-C. : Jésus est devenu Dieu lui-même:

Sur l’ordre de Constantin, empereur de Rome, le Concile de Nicée se tint en 325 apr. J.-C. dans la ville de Nicée (actuelle İznik, en Turquie). Il est important de noter que Constantin lui-même n’était pas particulièrement religieux, n’ayant été baptisé que peu avant sa mort en 337 apr. J.-C., soit douze ans après le Concile de Nicée.

Bien que Rome soit éloignée de la Turquie, il convient de souligner que Constantin s’assura d’être présent au Concile de Nicée.

Constantin le Grand, qui régna de 306 à 337 apr. J.-C., était largement considéré comme un stratège habile, tant en matière d’expertise militaire que de manœuvres politiques. Il reconnut que les divisions croissantes parmi les factions chrétiennes commençaient à menacer la stabilité de l’Empire romain. Il est dit qu’il invita les 1 800 évêques du monde chrétien (environ 1 000 de l’Est et 800 de l’Ouest) à se joindre à lui au Concile de Nicée en 325 apr. J.-C. L’objectif était de prendre un vote pour résoudre le différend théologique entre les deux principales théories : celle d’Arius et celle d’Athanase.

Sachant que Constantin était ouvertement en faveur de la théorie athanasienne, il est rapporté qu’un nombre petit nombres d’évêques assistèrent à la réunion. L’évêque et historien romain Eusèbe de Césarée compta 220 évêques, Athanase d’Alexandrie en compta 318, et Eustathius d’Antioche en compta 270 présents au concile.

Les évêques présents au concile, sous la supervision de Constantin, votèrent en faveur de la position d’Athanase. Ce qui avait commencé comme une rumeur circulée par un petit groupe d’hommes fut officiellement établi comme doctrine chrétienne, et ce jour-là, Jésus fut à tort déclaré être Dieu Lui-même.

Juste pour vous donner une idée de ce à quoi cela ressemblerait aujourd’hui :
Du nombre total d’évêques invités : 1 800 évêques, au nombre d’évêques présents et ayant voté : 318

En pourcentage = (318 ÷ 1800) × 100 = 17,67 %

Ainsi, environ seulement 17,67 % des 1 800 évêques de l’époque ont voté pour créer la doctrine la plus importante du christianisme, basée sur une seule théorie pour élever Jésus au rang de Dieu!

La Trinité:

Au concile de Nicée, il y avait encore des divergences sur le rôle du Saint-Esprit au sein de la Trinité. Cette question fut réglée 56 ans plus tard, lors du concile de Constantinople en 381 après J.-C. Arius et ses partisans furent officiellement condamnés pour leurs croyances, et Arius fut excommunié de l’Église.

Les désaccords continuent jusqu’à aujourd’hui !

Si vous allez sur Google et tapez : “Combien de dénominations chrétiennes ?'” Vous serez surpris d’apprendre que selon le Center for Study of Global Christianity, on dénombre environ 47 300 dénominations ou rites chrétiens aujourd’hui.